On dit de moi que je suis • hautain ϟ snob ϟ capricieux ϟ agaçant ϟ charismatique ϟ dragueur ϟ éloquent ϟ persévérant ϟ soigneux ϟ arrogant ϟ cruel ϟ et bien d'autres défauts encore...

 Et j'aime • Qu'on me baise les pieds ϟ qu'on m’idolâtre ϟ les choses sucrées ϟ voir les autres souffrir ϟ faire souffrir les autres ϟ tenter d'évoluer, stopper ma mégalomanie mais ça n'arriva jamais ϟ la luxure ϟ mes sujets ϟ la chaleur du soleil ϟ les caresses sur ma peau ϟ mon passé malgré tout ϟ Alice mourant entre mes doigts ϟ Mon Roi ϟ Jabberwocky cher et tendre ϟ gravir les échelons.

Mais au premier abord je suis • Hm, au premier abord je suis une personne que l'on est pas prêt d'oublier. Qui n'a jamais entendu parler de moi ? Malgré ce physique d'homme, j'ai été une femme grandiose et je compte bien m'arranger pour que cela ne change pas, bien au contraire. M’élever, bien plus haut encore, au sommet, tel est mon choix. Certes, tout a changé. Je n'ai plus de disciple, je suis amené à vivre par mes propres moyens, mais cela ne changera réellement en rien ma façon d'être, ni de voir. Car je n'oublie pas, je n'oublie jamais. Si mon auteur m'a offert une fin qui n'est guère à mon goût, être ici va me permettre de pouvoir remettre les pendules à l'heure.

Rancunier ? Moi ? Si peu.

Outre cela, il vous serait difficile de parler de moi sans parler de mes bons côtés. Je suis bourré de qualité m'a t-on toujours dit. Généreux, souriant, avenant...comment ça je parais peu crédible ? Ok, je n'ai rien de tout ça, mais j'ai de l'humour. Noir. On ne peut pas plaire à tout le monde. Ceci dit, je m'efforce de m'améliorer. Mon mauvais caractère m'a joué des tours auparavant, j'ai conscience que je dois changer certaines choses, même si cela est plutôt difficile. A présent, je me contente donc de profiter de ce corps qui me permet bien des choses. Je plais, je le sais, je le vois dans les regards. Et cela me plait tout autant. Dragueur ? Charmeur, séducteur...galant ? Agréable. C'est le mot que je cherchais. Insensé ? Pas tant que ça, si l'on me flatte, il en va de soi que j'aille dans le même sens.

Du côté des mauvaises habitudes cependant...

Si je ne coupe plus des têtes, j'aime quand même toujours en voir tomber. Vous piétiner, vous voir tomber du haut d'une falaise...si je peux vous aider au suicide, sachez que vous frappez toujours à la bonne porte. Garantie de mort possible sur 24h, dossier sans frais, et toujours avec le sourire. Oui, j'aime la mort, il n'y a rien de plus...excitant.

Glauque ? Voyons...

Et devant le miroir • Je ne suis qu'un homme. Un homme qui a perdu ses formes généreuses, dont la chute de rein s'est atténuée, dont le visage si fin a laissé place à une mâchoire plus prononcée. Je ne savais pas trop si je devais en pleurer lorsque je suis arrivé ici, car j'ai vite trouvé des avantages à cela. Plus de force, plus de poigne, une belle gueule malgré tout, une chevelure soigneuse et toujours aussi rouge que le sang...Certes, il n'y a plus rien de féminin en moi, mais ais-je déjà été féminine ? Mes courbes l'étaient, ma taille de guêpe et mon regard perçant l'étaient. Mais pas le reste. Ce nouveau corps correspond donc à merveille à mes attentes. Certes, il y a ce...cette chose entre mes jambes avec laquelle j'ai eu du mal à m'habituer, mais je n'y prête plus réellement attention à présent, sauf lorsqu'il s'agit de se mouiller soi même au bordel.

Pour ce qui est du corps dans sa généralité, je suis quand même bien loti. J'aurais mon physique en face de moi, ma copie conforme, je me ferais littéralement l'amour. Tout le temps, tous les jours, sans aucun répit. Je suis musclé, mais pas bodybuildé, j'ai des bonnes épaules, un bassin robuste, et des mains qui sont restées délicates malgré la force qu'elles peuvent atteindre si je me dois de les lever en cas de défense.

Du côté des vêtements, je me contente des choses classiques. J'aime les beaux manteaux colorés, rouge et or, mais pour le reste, une simple chemise et un pantalon sobre font l'affaire. Cela remonte bien ma belle gueule et ça me plait.  

Tout le monde, tout le royaume m'a déjà entendu hurler. Ma voie, si délicieuse était-elle, a toujours réussi à briser plus d'un verre en cristal du temps de mon règne. Mais les derniers temps, la seule chose que mes disciples, si peu restaient-ils, entendaient, était mes cris de rage, mes cris de douleur, la tristesse et l'horreur me prenant les tripes.

« CETTE SALE GARCE ! »

S'en suivait alors des bruits de casse, moi qui détestait à présent observer mon reflet. Tous les miroirs étaient brisés, tout ce qui pouvait refléter mon visage si laid, mon visage si meurtri, mon visage si terne, se retrouvait en mille morceaux. On m'avait bannie, MOI, de mon propre château, de mon propre terrain, de mon propre royaume ! Et tout ça à cause de cette petite peste. J'avais tout perdu, TOUT. Je me retrouvais au fin fond de Wonderland, dans une piètre demeure qui pouvait à peine accueillir un set de carte. Et plus les jours passaient, plus mes forces me quittaient. Je le voyais au visage du Roi, que je n'étais plus que mon ombre. Il n'osait même plus me regarder, INCAPABLE qu'il était, il ne venait même pas me réconforter. Seule, j'étais seule, le seul être sur terre qui aurait encore pu m'accompagner et me soutenir étant mort au combat. AH ! Jabberbabywocky. Il m'avait abandonné à sa façon, et si je lui pardonnais sa mort si minable, plus les jours, les semaines, les mois passaient et plus je le haïssais de ne pas revenir, d'être mort avec si peu de panache pour sa reine !

Seule. Remplie de chagrin. Cette dague mon montrant une énième fois mon reflet, ses cernes grisâtres, ce teint maladif...Cette dague trouva refuge dans le creux de ma poitrine. Violence. Pleurs. Saignement. Je mourrais comme une reine et ce, enroulé dans cette nappe si rouge, qu'elle ne pouvait être dessiné que pour ma splendide personne.


Lorsque je rouvris les yeux, la surprise fut de taille. Si déjà voir à nouveau, ne pas sentir la douleur m'étaient plus qu'étrange, plus qu'inconcevable, l'idée de ne pas connaitre l'endroit dans lequel je me situais me déroutait. Rien des lieux ici présent n'étaient semblable au Wonderland. Où était passé les couleurs chatoyantes ? Ou était les fou qui faisaient vivre mon monde ? Tout ici paraissait plus que normal, banal même. S'en était presque...glauque. Si, trop occupé à lorgner le paysage avait été ma priorité, l'idée de m'admirer ne m'avait cependant pas quitté, malgré ma...mort, le point d'eau présent fut mon salut.

Non mais attendez une minute. J'aimerais VRAIMENT vous y voir moi. MOI, la REINE, grande, belle, aux formes généreuses, aux hanches divines, me retrouver dans un corps d'homme ! Ce corps si hideux, si mal-formé, si...Oh. Ooh. Ok, il n'y aurait pas que des inconvénients.

Mais là n'était pas la question.

J'étais perdu, complètement perdu. Si l'idée d'être dans un corps d'homme ne me paraissait pas si étrange que cela, nous en voyons d'autres dans mon royal château, il y avait bon nombre de questions qui se bousculaient dans ma tête. Où étais-je ? Pourquoi n'étais-je pas morte ? Pourquoi un corps d'homme ? Était-ce la vie après la mort ? Était-ce une mauvaise blague ? Se jouait-on de moi ? N'étais-je pas plutôt entrain de rêver ?

Le rêve était d'ailleurs ce qui me permettait de ne pas perdre la tête. Ahah qu'elle est drôle celle la. Mais en soi, c'était ce qui me paraissait le plus plausible. Je devais donc trouver le but de mon rêve. Marchant à n'en plus pouvoir, lorsque cette ville apparût au loin, je ne pus m'empêcher de stopper ma marche. « Où allais-je ? Qu'est-ce qui m'indiquait que je me dirigeais au bon endroit ? Pourquoi rêverais-je de ma personne dans un corps d'homme ? Et OU était ma COURONNE ?! »

Si cela vous fait rire, sachez que moi, cela était loin de me plaire. Et ce fut pire une fois que mon pied se posa dans cette ville. On m'apprit bien des choses et des choses horribles ! Je n'étais rien, rien qu'une marque sur un bout de papier. Si j'étais une reine dans mon monde, je n'étais rien ici. RIEN. Cela était bien pire que tout ce qui m'était arrivé jusque présent. Mais je devais faire avec, on m'offrait une seconde chance, c'est tout ce que les habitants trouvaient à me dire.

La rage me prenant au ventre, m'enfermant dans cette chambre que l'on m'offrait comme piteux domicile temporaire, c'est au bout de quelques semaines que je me décidais enfin à prendre les devants. Il était hors de question que j'attende les bras croisés, j'avais beau être une reine, je savais tout de même me débrouiller par mes propres moyens.

Avoir sa propre boutique, cela me plaisait. Après m'être renseigné moult fois, c'était formel, il n'y avait que ça qui me permettrait de vivre comme je le désirais : être aux ordres de quelqu'un, très peu pour moi. Mais de quel genre ? J'avais entendu parler de ce bâtiment, l'ancien propriétaire ayant laissé ses employés seuls, ayant décidé de retourner vivre dans un milieu campagnard. Cht. Il ne savait pas ce qu'il ratait ce pouilleux.

M'y présentant, faisant le tour des lieux, saisissant le sens de cet établissement, ce fut en accord avec la mairie que je m'accaparais les lieux. La Mairie voulait que le bâtiment soit à tout prix rénové, il faisait tâche dans le décor, sinon, il serait détruit. Pourtant ce bâtiment était grandiose, même si la tapisserie aurait été à refaire, quoi qu'on en dise, le fait est que l'eau n'avait en rien arrangé les lieux. Inondations par le toit, les canalisations étant en plus vétuste, la reconstruction fut chose faite. Par quel moyen ? La vente de ses charmes est-il malsain ? Ce fut si facile, les habitants de cette ville ayant bien besoin d'un peu de réconfort, non ?

Ainsi donc, ce bâtiment, cette maison, reprit de sa superbe. Hm, si j'ai des soucis avec la police ? Que nenni. Je suis beau parleur, je sais charmer, envouter, personne ne peut me retirer ça. Alors mon bordel, comme s'amuse si bien à dire les habitants, vit, jouit de ce bonheur que d'être debout, et de faire plaisir à qui veut bien s'aventurer entre nos murs.

Pendant ce temps, moi je m'amuse. J'ai une bonne place. Je ne passe pas inaperçu et l'on m'admire quelque part. Si mon envie de vengeance est présente ? Encore et toujours. Mais je sais que si Alice arrive ici, en entendant mon nom, elle n'osera pas se présenter à moi comme étant ce qu'elle est, cette petite peste. Ce n'est, d'un côté, pas plus mal. Car même si je n'ai plus personne de mon monde, je sais qu'un jour, ils arriveront eux aussi. Il n'y a pas de mort, il n'y a que des secondes chances. Reste à savoir si la mort, dans ce monde, elle, est réelle.

Je ferais de Pandore mon nouveau Wonderland. Qu'on le veuille, ou non.


► La Reine n'a jamais désirée se trouver un Prénom. Même sous sa forme d'homme, son nom est Queen, tout simplement.
► Si sa maison de passe est son lieu de vie et qu'elle se permet de vendre aussi ses services, elle n'y fait pas que ça. L'alcool coule à flot et comme à Wonderland, ceux qui l'emmerdent peuvent très mal terminer. A bon entendeur.
► Elle refuse d'entendre dire qu'un certain Lewis Carroll serait son auteur. Elle est unique, elle ne peut sortir de l'imagination d'un simple humain, si elle le croise, elle lui fait la peau.
► Comme beaucoup de personne de son royaume, le rouge l'attire comme une abeille sur du miel. Il va donc de soi qu'elle offrira ses faveurs à quiconque saura attirer son œil. « Mon petit Chaperon, je t'ai aussi à l’œil, le sais-tu ? ♥ »