On dit de moi que je suis • D'un naturel très réfléchi et d'une franchise surprenante ϟ Souvent soumis à une profonde mélancolie ϟ Sarcastique ϟ S'exprime peu si son opinion n'est pas requise ϟ Grand amateur d'énigmes et de métaphores en tout genre ϟ Un homme très tendre sous ses airs parfois distants et froids ϟ A tendance à se comporter de manière paternaliste envers les personnes chères à son cœur ϟ Grand appréciateur de vin à ses heures perdues ϟ Perfectionniste ϟ N'a aucun sens de l'orientation ϟ Éternel rêveur  


Mais au premier abord je suis • L'une des premières choses qui attire le regard sur la personne de Charles, c'est sans doute ce charme à la française ainsi que sa démarche toute altière qui captive aisément l'attention de tous. Le moindre de ses mouvements est en harmonie avec le reste de son corps, comme si tout son être se mouvait à la moindre de ses respirations, témoins de son métier de danseur. Toutefois bien loin des habituels clichés des danseurs amateurs de tape à l’œil, Charles est un savant mélange de sobriété et d'élégance : tout chez lui laisse transparaître un charisme naturel qui envoûte, à son insu, les personnes croisant sa route.

Mais il serait une erreur que de le considérer comme efféminé : possédant une stature imposante non loin d'un mètre quatre-vingt-dix, sa carrure bien que longiligne n'est non moins athlétique et doté d'une musculature tout à fait remarquable. Son visage revêt des traits aristocratiques harmonieux, mis en valeur par des yeux d'un bleu limpide qui semble percer l'âme de ses interlocuteurs au grand damne de ceux-ci pour leur grande majorité. Il possède également une longue chevelure blonde, dernier vestige de sa vie passée, qu'il se plaît à attacher d'un simple ruban lors de ses entraînements ou lorsqu'elle gêne sa vue, chose arrivant assez fréquemment.

Un pas résonnant sur le parquet d'une scène. Un corps se mouvant au son d'une mélodie lancinante. Un, deux, trois... Un, deux, trois...
Juste pour oublier...

Cela fait bien longtemps qu'il erre dans les rues de Pandore, essayant tant bien que mal de rassembler les souvenirs de temps plus heureux mais qui appartiennent désormais à une vie passée. Vingt années à devenir un autre tout en restant le même. Cela semble si simple à imaginer, mais il est tellement difficile d'y parvenir aisément...

Loin le temps où il n'était que le dernier d'une fratrie de sept, cherchant tant bien que mal à atteindre le niveau d'excellence de ses frères aînés et découvrit un univers où il découvrit le plaisir des lettres. Un art si beau, si simple mais si enivrant où il semblait excellait pour le plus grand plaisir de ses parents. L'encre lui permettait d'exprimer tant de choses, tant de sentiments, de visions issues de son esprit. Jamais il n'avait ressenti pareille exaltation, pareil bonheur...

Période bénie où Sa Majesté le Roi lui offrit la charge des politiques littéraires artistiques de sa cour, le mit sous l'aile de feu Colbert auprès de qui il put développer les Lettres, Sciences et Arts de sa belle France. Ces années paisibles où il reçut des compliments de l'illustre Racine, tout en continuant de servir son souverain. Ah... Jamais il ne pourrait oublier son bonheur lorsqu'il franchit les portes du Saint des Saint pour tout homme de Lettres, l'ultime Graal : l'Académie Française... Quel honneur pour lui, autrefois simple bourgeois ! Enfin, il devenait l'homme qu'il était destiné à être...

Souvenirs diffus de visages poupins, ceux de ses chers enfants à qui il dédia la plus connue de ses œuvres et à qui il tenta de transmettre nombre de morales et vertus aux travers de ses contes. Ses chers petits... Les plus belles choses qui soient lui soient arrivé durant sa longue existence et qui lui manquaient le plus depuis son arrivée à Pandore. Il aurait dû les chérir, les aimer plus qu'il ne l'avait fait ! Il aurait dû leur consacrer plus de temps qu'il ne l'avait fait ! Jamais le père qu'il fût ne put oublier la joie qu'il avait éprouvé auprès de ses enfants...

A présent, seule la danse lui permet d'exprimer ces sentiments de perte refoulés, cette douleur ardente qui lui ronge les os. Seuls ses pas exécutés au son des notes résonnant à ses oreilles semblent soulager quelque peu cette nostalgie d'une autre vie. Qu'importe si sa peine silencieuse ne touche personne. Juste quelques notes pour mieux se perdre dans ce réconfort si nécessaire et que son âme s'apaise...

Révérence exécutée face à une salle silencieuse et vide. Paupières se fermant sur ces souvenirs.
Un, deux, trois... Un, deux, trois...
Juste une renaissance...