On dit de moi que je suis • une grosse brute de mauvaise compagnie, odieux, méchant, insupportable et rarement de bonne humeur... et ma foi, ce n'est pas faux... ni vrai ϟ En réalité je préfère noyer la stupidité humaine dans des sarcasmes infinis, ça m'aide à ne pas déprimer d'après mon psy. Je suis trop franc peut-être, mais il faut toujours quelqu'un pour dire les choses droit dans les yeux. Cela ne m'empêche pas d'entretenir une mauvaise foi inouïe quand il s'agit de choses qui touchent à ma propre intégrité, ni de me mettre à bouder pendant trois heures si quelqu'un mange la dernière part du gâteau dans le frigo à ma place. Aha, oui, parce-que je suis aussi égoïste, je n'aime pas partager. ϟ Mais au fond, tout ce que je veux, c'est qu'on me laisse tranquille et qu'on me laisse aussi faire mon boulot correctement. Parce-que malgré mes désagréables sautes d'humeurs, je tente tout de même de faire quelque chose de Bien dans ma vie et pour cette satané ville ! Ville dont les habitants ne cessent de me regarder de travers à chaque fois que je fais un mouvement tant ma popularité touche le ras du sol. Ahaha, et oui je ne suis pas le héros justicier dont ils fantasment tous, mon état actuel se rapproche plus de la loque, je crois. Je ne vais pas non plus crier scandale à chaque fois que quelqu'un me parle de putes ou de drogue, sinon j'aurais perdu ma voix il y a longtemps. Le mot Justice ne signifie plus grand chose pour moi. Je préfère me fier à ma propre force et à mon cerveau, alors évidement cela ne plait pas toujours. Mais j'essaye en principe d'aider au mieux ceux dans le besoin, même si ce n'est pas toujours une réussite. Il y en a toujours pour me mettre tout les maux du monde sur le dos... Parfois c'est si fatiguant que j'ai envie de tout abandonner pour aller me coucher dans mon lit moelleux tout en regardant une série niaise. Car mes amis -inexistants- savent bien que je ne suis qu'un nounours -par vraiment inoffensif certes...-

Mais au premier abord je suis • un petit con. Ahem. Un peu intimidant peut-être, ça dépend le point de vue. En vérité je me fiche un peu -complètement- de savoir à quoi je ressemble. Eh non je ne suis pas un colosse qui mesure deux mètres et n'arrive pas à passer la porte à cause de son gabarit de muscles... Mais ça m'empêchera pas de te foutre une bugne si tu me regarde trop de travers, et ouai mon gars ! Bon... Plus sérieusement je mesure un mètre soixante-quinze, ma musculature est fine mais efficace et entretenue. Je suis brun avec des cheveux mi-longs et quelques mèches rebelles ci et là. Mes yeux bleus clairs contrastent un peu avec mon teint halé. Je garde toujours une barbe de quelques jours parce-que voyez-vous, c'est incroyablement chiant de se raser tous les matins. Et puis je crois que les poils, ça me va bien... (oui je sais, vous vous en foutez). Bref. J'ai les bras, le dos et une partie du bassin tatoués. Il y a une grande gueule de loup, des griffes et des motifs tribaux. J'avais fait ça dans une tentative de faire une œuvre d'art de mon corps, mais ça n'a rien changé à ma vie, en réalité. Je suis toujours autant accro au tabac et je scrute toujours autant mon prochain afin de trouver la prochaine méchanceté à lui sortir, avec ou sans tatouages. Je m'habille souvent avec une chemise blanche et un pantalon noir, ainsi un grand manteau de la même couleur si besoin. C'est pour le boulot. Parce-qu'en réalité, j'ai horreur des vêtements de ce genre, je préfère me balader en slip chez moi, ou avec un débardeur et un treillis si vraiment il y a besoin. Contre toute attente, je n'aime pas faire du sport. Je me force pour rester opérationnel, mais sinon je suis légèrement paresseux. Bah ouai, qu'est-ce-que tu croyais ?

Il faut toujours quelqu'un pour jouer le grand méchant dans les histoires. Allez savoir pourquoi les hommes se sont toujours portés sur moi, le Loup. Le méchant loup veut toujours manger, à croire que mon appétit est infini ! Le méchant loup et le Chaperon, les trois petits cochons, la Cigogne... Charles Perrault, LaFontaine et Joseph Jacobs étaient très inspirés sur mon cas ! J'étais le mal, celui qu'il fallait détester, tuer. Comme si le Bucheron qui mit fin à ma vie n'avait rien à se reprocher lui non plus, ahaha ! Quelle ironie... J'ai joué mon rôle en accord avec mes créateurs. Ce n'était pas déplaisant à vrai dire, d'être le Grand Méchant, craint de tous -mon psy m'a dit que j'étais un sociopathe- même si à force, il faut bien avouer que c'est... lassant. En tout cas le Bucheron (Woody, je le surnomme, car oui nous sommes très... proches) m'aura fait le plaisir de mettre fin à cette existence qui n'avait d'autre finalité que de me faire souffrir à force. Je me demande ce qu'il a fait avec l'argent volé au Chaperon Rouge et à sa grand-mère... Quoi ? Vous ne saviez pas ? Pauvre enfant, ahaha ! Hum. Quoiqu'il en soit à ma renaissance, j'ai eu la pire idée de ma vie, c'est à dire, essayer de me mettre de côté des Gentils et devenir flic. C'était plus pour leur apprendre que rien n'est entièrement blanc et noir que pour servir la Justice à proprement parler. Le problème, c'est que je ne réussi à faire ni l'un, ni l'autre. Les gens sont bornés, ne voient qu'en moi l'ancien meurtrier que je fus. Tout le monde est persuadé que j'essaye de racheter mes fautes, alors que... ma foi, je me fiche bien de me faire pardonner. Je voulais juste goûter, savoir à quoi ressemblait l'autre côté de la partie, celui qui était théoriquement tout blanc. Le résultat est que tout y est autant pourri qu'ailleurs. Comme on dit, l'herbe est toujours plus verte chez le voisin, mais une fois qu'on a le nez dessus, et bien ça ressemble juste à du fumier. C'est triste hein ? Non ne répond pas, on s'en fout. Quoiqu'il en soit, puisque je me suis avancé sur ce chemin, qu'il est difficile de faire marche arrière et qu'il faut bien vivre d'une façon ou d'une autre, je compte bien aller jusqu'au bout et travailler correctement, peu importe ce qu'il se dit à mon sujet. Je loue un studio avec le nécessaire vital dans un quartier quelconque, je passe la majorité de mon temps dans mon bureau enfumé. Et quand je ne suis ni dans l'un, ni dans l'autre c'est qu'une enquête sur le terrain m'a appelé ou que je suis en train de traîner mes pieds à la salle de sport. Une vie simple et répétitive, mais bon, on fait avec ce qu'on a, pas vrai ?