On dit de moi que je suis • anti-catholique ϟ égoïste ϟ rebelle ϟ génie littéraire ϟ je m'enfoutiste ϟ épris d'aventure ϟ impulsif ϟ veut vivre librement ϟ provocateur ϟ indomptable ϟ manipulateur  


Mais au premier abord je suis • S'il possédait un miroir magique, le génie enfermé à l'intérieur se briserait en milles morceaux en reflétant la beauté de Rimbaud. Ô diable qu'il est beau, que ses yeux sont envoûtants ! Des yeux d'un bleu aussi profond que l'océan, d'un éclat aussi pur qu'un Saphir ; un véritable joyau d'une valeur inestimable. Cette particularité est d'ailleurs la première chose que l'on remarque chez cet énergumène, hormis ce côté rebelle. Faîtes attention à ne pas vous noyer dans ces iris diaboliques. Que dis-je ! Iris diaboliques mais visage angélique. Une bouille à laquelle vous devez vous méfiez, chers confrères, car elle sera la source de votre désarroi, votre hantise et déception dès que cet ange déploiera ses ailes maudites.

Hélas, s'il n'y avait que cela, notre pauvre Verlaine n'aurait pas autant souffert ! L'Apogée de la beauté d'Arthur est irrévocablement lors de ses dix-sept ans. Souvenez-vous de cette touffe de cheveux d'un châtain presque blond et d'une couleur dorée une fois exposée au soleil, toujours en bataille, ainsi que de ce corps bien trop sculpté pour ne pas fantasmer dessus. Un corps bien bâti, voire athlétique, pour citer son ex Paul. Et sa voix ! N'oublions pas ce détail, vous risquerez d'être surpris la première fois que vous l'entendrez. Elle n'a pourtant rien d'extraordinaire : rauque pour préserver ce côté masculin tout en gardant une once d'innocence afin qu'on oublie pas qu'il est resté jeune. Enfin nous sommes d'accords que le verbe "rester" est employé ici pour le présent donc, par conséquent, le beau poète est redevenu le jeune homme qu'il était lorsqu'il fréquentait son amant avant le drame.. Ne nous éloignons pas du sujet, vous ne savez pas tout sur notre cher ami. Ce qui vous surprendra dans sa voix sera le ton qu'il engagera pour chacun de ses mots, une véritable poésie pour les oreilles, une délicieuse mélodie au bon goût du choux à la crème. Il joue avec les mots comme on manipule un enfant. C'est d'une facilité pour lui qu'il vous rit au nez ! En parlant de son rire.. L'effet est le même que le baiser d'un ange.

En résumé, cet homme incarne le paradoxe. Il est la personnalisation de l'oxymore ! Vous serez prévenus.

Qui ne connaît pas l'histoire incroyable d'Arthur Rimbaud ? Ses péripéties, ses mésaventures, sa Bohème.. Ce garçon rebelle qui a laissé tomber son baccalauréat afin de voyager, celui qui contrôlait sa vie, qui la croquait à pleines dents.. Cet homme avare de connaissance, qui en voulait toujours plus, qui quitta les terres de son pays natal pour la beauté de l'Europe entière. Entre-temps, le scandale de son homosexualité répugnait passants et savants sans que ces histoires ne le touche au plein cœur. Non, ce qui l'avait tué intérieurement n'était pas son égoïsme mais son amant. Il n'oubliera jamais ces deux coups de feu, sa trahison, son amour, ses lettres perfides, ses poèmes minables et implicites.. Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville.. Soit ! Ces larmes qui coulent ne sont que les gouttes de sang versés lors de ce crime. Mais vois-tu, la pourriture ne meurt pas si facilement. Non Monsieur ! Il fallut attendre la trente septième année de la vie du prodige pour que celle-ci prenne fin. Cette mort ne changea pas l'attitude de Rimbaud. On peut l'entendre rire aux éclats dans sa tombe, comme la fois où il s'était agenouillé devant son beau blond, le suppliant de rester avec lui, de ne pas le quitter. Infâme pervers, il fantasmait sur Arthur, l'a souillé ! Ou plutôt.. Qui a souillé qui ? Lequel des deux est le plus damné ? Ange et démon ; la réponse est sous vos yeux.


Quelle surprise cela fut, lorsque le jeune garçon complètement perdu rouvrit les yeux après plus de cent ans de sommeil éternel. Le voilà rajeunit, neuf comme un sou, et pas moins saut qu'autrefois. Il se retrouvait, ma foi, dans un endroit qu'il ne connaissait pas. Bienvenue à Pandore, toi qui dors. La confusion le poussait à agir d'une manière anormale, mais ce côté curieux le rattrapa aussitôt qu'il aperçut ces objets peu banals. Et puis, que sont ces étranges bâtiments s'élevant jusqu'au firmament ? L'esthétique de ces maisons est de mauvais goût, se disait-il, mais elle renferme une beauté qui me rend fou. Lui qui avait abandonné la poésie par pulsion, voilà que l'inspiration refait son apparition. Des mots se bousculent dans son esprits et écrivent une douce mélodie.
Si vous n'avez pas compris, mes amis, Pandore sonne le glas d'une nouvelle vie.