On dit de moi que je suis • Souriant ϟ Feu-follet ϟ Spontané ϟ Ne manque jamais une occasion de s'amuser ϟ Enfantin ϟ Gentil ϟ Mais un peu casse pied quand même il faut l'avouer ϟ Gesticulant ϟ N'assume pas du tout qu'il est petit et qu'il a besoin qu'on le protège ϟ S'entiche des pigeons comme c'est le seul pouvoir qu'il lui reste ϟ Porte un amour inconditionnel à ses petites plantes et pourrait frapper quelqu'un pour avoir oublié de donner de l'eau au premier truc vert qui a des feuilles. Même des fleurs en plastique, si si.  


Mais au premier abord je suis • Au premier abord, je ne suis pas de ces hommes sur qui on se retourne dans la rue. Oh ne vous y trompez pas, on me regarde parfois, car je ne suis pas si moche que ça ! Même mon reflet est d'accord avec moi ! Parce que dans le miroir, si vous vous approchez un peu, vous pourrez voir un petit jeune homme d'un mètre soixante aux grand regard océan. Certes court sur pattes, je n'en suis pas moins aussi gesticulant qu'un joli petit poulet dans la basse-cour. Peut-être parce que justement je ne suis pas bien grand, il est vrai que j'ai un caractère bien trempé qui se rapproche plus de celui de l'enfant bafoué que de l'adulte accompli, mais que voulez vous, je ne rate jamais une occasion de m'amuser un peu. Je m'habille de façon plus conventionnelle, comme vous pourrez en croiser des centaines dans les rues qui ne seront qu'à ma sublime effigie. Néanmoins, je ne me sépare jamais de mon foulard bleuté, car c'est un peu le seul souvenir qu'il me reste de mon ancienne vie, même si l'on peut considérer leur peu de pouvoir qu'il me reste comme un souvenir autre que factice. Cependant, il m'arrive de m'habiller de façon classe de temps en temps, comme me l'oblige ma condition de professeur. Mais ne vous y trompez pas, dès que j'ai l'occasion de retrouver mon chez-moi, alors c'est caleçon et foulard ! Et c'est tout !
Mes yeux sont de grandes billes bleues, mais d'une couleur si profonde qu'on me demande souvent comment est-ce possible, et si l'on peut se perdre dans mes pupilles. Je m'y suis fait, depuis que je suis à Pandore, mais ça perturbe pas mal de monde de me voir regarder quiconque avec des mirettes presque...fluos. Mais il faut dire que tout ça se marie parfaitement avec ma couleur de cheveux qui oscille entre le noir et le violet. Ne me demander pas de choisir entre les deux, moi-même je n'en connais pas le mystère. Peut-être un tour de magie ? Peut-être une conséquence de mes précédentes métamorphoses ?

Je suis le fils du vent et de l'inconnu.

Si l'on connaît ma mère, bien qu'elle n'ait jamais eu de nom, nul ne connaît mon père. Il est dit qu'il était un être immatériel, un être fait d'air et de souffle, un esprit du vent ou de la mer. C'est de là que me vient mon nom originel, d'ailleurs, si cela vous intéresse. On dit également que mon père était le Diable en personne, profitant du sommeil perturbé par une dispute de ma mère, pour ainsi entrer en son sein et me concevoir. Moi-même je ne sais d'où je viens, mais je sais que ma vie fut des plus merveilleuses.

J'ai appris de nombreuses choses, pour pouvoir me rendre accessible au commun des mortels. Un être doté d'une telle magie tel que moi devait être en mesure de recevoir quiconque aurait besoin de mon aide. Ainsi, je me fis intelligent, m'abreuvant de savoir comme certains s'abreuvaient d'eau. Les cerfs et les dragons étaient mes amis, et j'ai développé mes dons jusqu'à pouvoir leur ressembler, jusqu'à devenir eux. C'était magique, et j'étais surtout libre comme l'air, quand mes longues ailes rougeoyantes fendaient les nuages.
J'ai ensuite continué ma destinée dans le château de Camelot, aidant les Chevaliers de la Table Ronde dans leurs nobles quêtes. Ils étaient si adorables avec moi, et je dois dire que je les aimais bien. Mais malheureusement, mon grand âge et mon désir de rester neutre ont fait de moi un être qui ne pouvait plus aider ce royaume. Je m’éteins donc dans une grotte, reculé de tous, en fixant un feu que j'avais allumé de mes yeux.
C'était la fin, et j'en étais sûr. J'avais vécu une belle vie, après tout.

Ce n'était que le commencement.

En arrivant sur Pandore, tout à changé pour moi. Je n'étais plus le vieillard qui guidait les chevaliers, ni même le druide expert que je fut auparavant. Je n'étais plus qu'un gamin insolent qui aimait visiblement se mettre dans des situations improbables, un enfant qui criait plus qu'il ne parlait, s'entichant du premier qui venait pour qu'il me prenne sous son aile. J'avais visiblement besoin d'être protégé, ce qui était assez ironique. Moi, le grand homme à la barbe blanche, j'étais devenu imberbe et crétin. Un peu. Parfois beaucoup.

Mes pouvoir avaient été fortement diminués également. Incapable désormais de prendre la forme de l'animal qui me plaisait, ou de concocter tout un tas de potions toutes plus puissantes les unes que les autres, j'en étais réduis à simplement pouvoir parler et contrôler une seule sorte d'animal.

Les pigeons. Si si, je vous jure ! Je l'ai découvert un jour en marchant sur la Grande Place de Pandore. C'était une journée calme, et un pigeon est venu se poser sur mes genoux, pour grignoter un peu de pain qui restait dessus. Je l'ai chassé, mais il est revenu à chaque fois, me fixant droit dans les yeux. Allez savoir pourquoi, mes yeux se sont mit à briller et j'ai pu faire cette petite chose ce que bon me semblait. Ainsi donc, ces petits volatils stupides devinrent mes meilleurs amis, et plus personne ne ville ne s'étonnait de voir une soudaine nuée de pigeon débarquer du néant. Ils venaient simplement non pas acclamer leur maître, mais réclamer la présence de la seule personne en ces lieux qui les comprenaient. Par contre, il n'y avait pas grand chose à comprendre, en réalité. Ce n'était que des piafs, après tout.

L'adaptation n'a pas été facile, mais au final, en quelques semaines, je me suis adapté comme tout un chacun, ici. Il y avait des cas bien plus graves que moi, et je devais même m'estimer heureux de ne pas me retrouver affublé d'une couleur de cheveux aussi criarde que ridicule. J'étais simplement redevenu un enfant bavard, ce qui en soit, n'était pas une tare. J'avais droit à une nouvelle jeunesse.

En réalité, la vie n'attendait plus que moi pour commencer.
Enfin.