On dit de moi que je suis •

« Je suis le mal, l’impur, le maître de la luxure. L’avarice et le sexe sont les piliers de ma culture. Alors sois sûr, je serai vraiment dur, car telle est ma nature. »


Se sent supérieur ϟ prend de haut les autres ϟ narcissique ϟ intelligent ϟ confiant ϟ calculateur ϟ joue le difficile à attraper mais cherche juste des plans d'une nuit avant de s'en aller en douce ϟ continue à donner des leçons de vie mais d'une manière plus dure ϟ aime vendre du « bonheur » et le briser après ϟ l'argent ne fais pas le bonheur mais il est proche de l'argent qu'il a obtenu grâce à la vente de « bonheur » ϟ sociable quand il est au bar ϟ hypocrite  


   Mais au premier abord je suis • J’étais un mignon et fragile petit oiseau bleu, je suis devenu humain. Des bras et des mains à la place des ailes, des jambes à la place de mes petites pattes griffues et la disparition totale de mes plumes ne laissant qu’une peau pale derrière elles. Je regrettais pendant un temps cette apparence qui m’avait offert la liberté d’errer dans le ciel mais je ne suis pas mécontent du corps que j’ai obtenu en échange.  Une bonne ossature, peu musclé mais l’entretiens physique n’est pas mon fort. Je peux dominer les autres du haut de mon mètre quatre-vingt-huit, regarder ces choses inférieur avec dédain. Il m’est parfois difficile de retenir se sourire qui veut fendre mon visage et qui trahirait le bonheur que j’éprouve en voyant les accros au « Bonheur » ramper à mes pieds.

De mon apparence passée, seuls mes cheveux en ont gardé une trace. Non, il n’y a pas de plumes qui ornent mais tête, juste une chevelure – mi-longue – bleu foncé… Dans mes souvenirs, mes plumes étaient plus claires, mais ce n’est qu’un détail, je peux toujours prétendre à mon titre d’Oiseau Bleu, d’Oiseau du Bonheur.

Je trouve bien dommage de devoir cacher mon œil droit – après tout la couleur dorée de mes pupilles n’est-elle pas magnifique ? – mais je préfère encore arborer un cache-œil plutôt que de montrer cette brûlure inesthétique qui a été causé par un malheureux accident lorsque je ne maîtrisais pas encore mon corps.

Question vestimentaire, c’est simple. Soit je suis trafiquant de drogue ou patron du « Joy » et je porte un costume/cravate noir avec une chemise bleu foncé. Soit je suis barman et je porte l'uniforme du bar composé d’une chemise blanche, un pantalon noir et un tablier en queue de pie noir. Quel que soit les circonstances, je porte des gants noirs, il ne faudrait pas que je me salisse en touchant par mégarde quelqu’un d’autre.

J’étais une rose. J’étais l’herbe du bonheur. J’étais l’oiseau de vie. Je suis l’oiseau bleu. Je représente l’Avenir mais aussi le secret du bonheur et de la vie. Je suis un but, je suis l’objet d’une quête.

Sous le prétexte de soigner une jeune fille, une fée envoya deux gamins à ma recherche. Ce fut le début de leur longue quête semée d’embûches.

Je me souviens de cette fois où je m’étais caché parmi d’autres oiseaux bleus, les oiseaux des songes. Ils n’avaient qu’une infime chance de me trouver et ils n’ont pas su la saisir. Dommage pour eux. Ils m’ont aussi rencontré à plusieurs reprises, je me faisais une joie de filer sous leur nez à chaque fois. C’était encore bien trop pour qu’ils m’attrapent et bien des êtres des différents univers souhaitaient que ces gamins ne puisse saisir ne serait-ce qu’une seule de mes plumes.

Ils ne pouvaient que rentrer bredouille chez eux. A l’époque et suivant les écrits, je n’étais pas un enfoiré fini et avais mis fin à cette partie de cache-cache en remplaçant la colombe dans la cage des gamins pour leur faire croire qu’ils avaient enfin capturé l’oiseau bleu. La réponse exacte au pourquoi je me trouvais dans cette cage ? Le bonheur se trouve plus proche qu’on ne le pense. La jeune fille pu donc être soignée. J’ai dit que je n’étais pas un enfoiré fini ? Oh…pardon, j’ai omis de dire que j’ai pris la poudre d’escampette juste après, leur enlevant le « bonheur » qu’ils avaient enfin réussi à attraper. Ils n’avaient plus qu’à recommencer tout à zéro. Une fin heureuse ? Ça n’existe pas. Je leur aie plutôt appris une leçon de vie pour mon plus grand bonheur. Ironique quand on connaît ma nature. Vous ne pouvez pas imaginer la délectation que c’était de voir le visage dépité de ces gamins quand je me suis échappé alors qu’ils pensaient m’avoir attrapé. Je ne suis pas éternel, il ne faut pas me considérer comme acquis, me poursuivre encore et toujours sans relâche sinon je m’échapperais encore et toujours.

Si je me souviens de mon arrivée à Pandore ? Ça fait longtemps…mais j’ai le temps de réfléchir aux détails pendant que je suis encore sous les barreaux. Au début, je pensais avoir atterri dans un nouvel univers de l’histoire. Vous savez, mon histoire est passée par pas mal de modifications. Au début ça a été un conte de Noël puis c’est devenu une pièce de théâtre, sans oublier les deux actes qui ont été rajoutés suite à un commentaire. Alors pourquoi ça n’aurait pas été le cas une nouvelle fois ? Mais quelque chose n’allait pas. J’étais trop proche du sol. N’imaginez pas ma surprise lorsque j’ai découvert que je n’étais plus un oiseau. A la place de ma mignonne et fragile petite forme d’oiseau bleu, je me retrouvais dans le corps pataud d’un humain de taille adulte. Impossible de ne pas être désorienté à l’époque. Mais le Magnifique Moi ne mit pas longtemps à comprendre le fonctionnement de cette chose qu’est le corps humain et il faut l’avouer, les années m’ont aidé à bien le maîtriser. J’en suis même venu à penser que c’est plutôt pratique ce truc.

L’Oiseau Bleu c’est bien beau mais il me fallait un prénom. J’ai opté pour « Sin » qui est un raccourci de « синий » (siniy) signifiant « bleu » en Russe. Un petit hommage au pays qui vit la première représentation de la pièce de théâtre « L’Oiseau bleu ». Il semble que ce prénom ait une autre signification qui m’étais alors inconnue : le péché « sin ». Qui l’eut cru Lustucru que ce prénom m’irait à présent comme un gant, bien que je garde en tête sa signification première pour en expliquer l’origine.

Après mon arrivée à Pandore, j’ai commencé par des petits jobs pour m’habituer à cet univers et à mon corps – allez utiliser des bras et des mains sans problème alors que vous aviez des ailes et qu’elles ne servaient à rien d’autre que voler. J’ai fini par m’arrêter sur le métier de barman et fut apprenti pendant quelques années avant d’établir mon propre bar : le « Joy ». Joie, plaisir, gaieté, délices, vivacité. Ce bar réunit tout à la fois. Mais il n’est qu’une façade qui cache un business naissant, un business qui prend racine dans mon origine : le « Bonheur ». J’étais, sur les brouillons, longtemps appelé « l’herbe du bonheur ». L’herbe du bonheur et l’oiseau bleu ne sont pas si loin l’un de l’autre, l’un ayant remplacé l’autre. Pourquoi ne pas faire profit de cela ? Sous le prétexte de vendre du « Bonheur », grappiller quelques pièces pour vivre dans ce monde et étendre mon influence dans le domaine de la nuit que ce soit sur scène ou dans les coulisses. C’est ainsi que je devins une puissance de la  vie nocturne, détenant le monopole de la drogue du « Bonheur ». Je n’ai bien sûr jamais touché à cette connerie, à quoi bon y toucher quand je représente le secret du bonheur ? Que je détiens la clé à ce mystère qu’est le bonheur. Que mon bonheur c’est de voir le malheur des autres.

Le problème, quand on est trafiquant de drogue, c’est qu’on n’est pas à l’abri du danger. Que ce soit le danger représenté par les personnes dans l’illégalité ou le danger représenté par ceux qui ont la loi de leur côté. Par chance, je n’ai pas eu à faire face aux deux en ce qui concerne le trafic de drogue – si ce n’est que pour quelques histoires qui se sont réglées à l’amiable avec quelques billets. Par malheur, je n’ai pas échappé à la case prison, bien que la cause de mon arrestation n’ait aucun rapport avec les activités illégales que je pratique en coulisse. L’homicide involontaire, ça vous parle ? Je n’irais pas dans les détails, il n’y a rien d’intéressant, c’est juste une histoire où la chance ne fut pas de mon côté. Cette histoire m’a valu dix-huit mois de prison. Une erreur de calcul mais un grain de poussière dans mon histoire. Je rie intérieurement de ces idiots qui sont passé à côté du gros poisson. J’eus juste à garder un profil bas en prison et me voilà libre à la fin de ma peine.

« Encore une heure ou deux pour pouvoir posséder le monde. »

Vêtu d’un costume, l’heure était venue de quitter cette cellule et de regagner le domaine de la nuit.