On dit de moi que je suis • Curieuxϟ Rustre au premier abord ϟ Avide de connaissance ϟ Tendance à abuser de la boisson en cas de stress ou de mécontentement ϟ Cynique ϟ A de fortes tendances maniaques, que ce soit sur son environnement ou sur les personnes qu'il rencontre, jusqu'à trouver leurs moindres défauts ϟ Est malgré tout une personne d'un caractère franc, bon vivant face aux personnes et choses qui l'intéressent ϟ Grand travailleur, mais est aussi quelqu'un qui peut se perdre dans ses pensées s'il fait une fixation sur quelque chose. ϟ Un homme d'un fond affectueux et passioné pour ce et ceux qu'il aimeϟ A un oeil certain pour les affaires ϟ S'il est fier de ses oeuvres, il trouvera plus de chose à redire sur elles que de compliments. Un insatisfait éternel.  


Mais au premier abord je suis • Quelqu'un qu'on ne remarque pas directement, habitué à ne pas attirer l'attention lorsqu'il ne le souhaite pas. L'habitude fuir et de rester des heures seul, à travailler. Mais ce que l'on remarque avant tout, mis à part la moue dubitative et désintéressée qui lui restait collée la plupart du temps; c'était sa taille. Petite, ne frôlant qu'à peine le mètre soixante-dix, beaucoup riait de ce manque de grandeur de la part d'un tel homme.
Mais William se rattrapait vite, inspirant le respect part sa carrure solide et son œil vif, le regard noir et  perçant et ne ratant en rien les défauts présentés à sa vue, un sourire rapidement moqueur se glissant sur ses lèvres.
Car si William inspirait moqueries par sa taille, il avait tout pour les faire ravaler. Une posture digne, des manières soignées si quelque peu rustre, il avait encore garder ses habitudes d'homme de cour, d'homme de théâtre et d'esprit qui l'animait dès lors qu'il commençait à parler; remarques cinglantes et blagues lubriques coulant à foison. Cela faisait de lui un être au physique sec, élégant et danseur dans sa démarche, aux gestes grandiloquents.
Il était une ombre sous la lumière des projecteurs, aux cheveux aussi noirs que ses yeux qui savait se faufiler et se mettre en quatre selon qui lui parlait, de se plier aux attentes et de surprendre au moment le plus opportun.

Les histoires sont parfois les plus courtes. Si ses oeuvres prouvaient le contraire, florissantes et immenses; la vie de William restait encore peu connue.
Libre de tout faire, de tout vivre et de tout rapporter, dans le silence criard de sa plume, et des quelques écrits qui prouvaient son existence, et ce jusqu'à sa mort.
"Un être de Légende" et William souriait, fier et repus de ce que les Rois, les passants pouvait dire de son talent; lui qui se souvenait encore de Greene, de tout ceux qui l'avaient fustigé, dès ses premiers jours en tant qu'acteur.

Fils d'un gantier, il n'avait pas pensé atteindre des sommets. Atteindre l'excellence et la beauté par la force des mots. Des mots; puissants et légers, meurtriers et amants, pleins de vie et faiseurs de morts, de guerres.

On se souvenait à travers sa femme, sa tendre Anne, et ses enfants. Si chers, mais pas aussi grands et important que son oeuvre, tout autant oubliés que lui, même dans leurs morts.
On dit que les auteurs vivaient à travers leur plume, et cela ne pouvait être plus vrai que pour William. Plus que des créations, c'était sa propre vie qu'il avait mis à travers encre et drame. Une larme, du sang aussi noir que les tourments des hommes qu'il retranscrivait.

Jusqu'à oublier l'homme derrière, jusqu'à qu'il ne soit plus qu'une ombre, oublié malgré le piédestal sur lequel elle était posée. Mais il s'en fichait, libre de voir le monde et de s'oublier lui-même à travers eaux et terres; le seul blason de sa famille dictant ses faits et gestes.

Il s'était oublié lui-même, jusqu'à tomber sur cette ville. Là où il était présent, mais tout aussi banal qu'un autre. Parmi ceux dont il n'avait qu'une maigre connaissance, eux aussi connus et crées par l'encre de leur existence. Des semblables aussi intrigants qu'ils n'étaient disparates.

Loin des auberges puant l'alcool et la boue, loin des théâtres à ciel ouvert qu'il adorait; loin de Stratford,  William était libre.

De tout ses droits, de ses gestes et de ses paroles. De pouvoir toucher, voir ces personnages qu'il avait fait vivre, ceux des autres. Aussi intime que de savoir la pensée des grands hommes, et de l'humanité entière.

Libre de créer une nouvelle histoire, une qui ne sera pas retranscrite.

L'histoire, le drame de sa nouvelle vie.