On dit de moi que je suis •Les affaires de l'homme sont parfaitement rangées, la poussière n'a pas eu le temps de s'installer même s'il ne peut s'empêcher d'examiner chaque recoin de sa paillasse, tel le rapace avant de foncer sur sa proie. Loki est dans son élément, ses pensées fusent dans son esprit rationnel, alors que ses yeux ne cessent de bouger, cherchant chaque grain de poussière, les pourchassant avec hargne. Soudain, il s'arrête, sa tête se penche légèrement, et en hâte, il sort un mouchoir, une petite tâche disparaît comme par magie. Soulagé, l'homme ne soupire pourtant pas, personne ne sait exactement si des sentiments ont un jour existé dans cet être froid. Ce cerveau en perpétuelle évolution traque chaque information, véritable ordinateur, son esprit ne s'arrête jamais de fonctionner, comme sa lutte contre la saleté n'aura pas de fin. Ses deux collègues n'osent même pas lui avouer que cette attitude leur donne beaucoup de stress, craignant subir les conséquences de leur mécontentement, ils se contentent alors d'observer cet Aigle en silence.

Depuis un moment, ils ont compris que Loki n'est pas un simple maniaque, un chasseur d'immondices, mais un homme psychorigide qui ne supporte pas que sa parole soit remise en question. Un collègue qui vient lui apporter son café le sait très bien, au point où travailler pour cet homme est devenu un véritable cauchemar ; plusieurs fois, le jeune homme a failli être viré, pourquoi ? Parce qu'il avait simplement oublié d'apporter un sous-verre et une serviette en papier, ces petits détails anodins constituent tout pour Loki. Sa recherche perpétuelle de l'Ordre et de la Perfection joue avec la folie, sa psychorigidité fait de lui un malade sous ses airs impassibles. Une fois que le collègue s'en va, l'homme s'assoit derrière sa paillasse et ses tubes à essai, ses stylos ne sont pas rangés dans une quelconque boîte, ils sont alignés dans un ordre précis que lui seul connaît : du plus épais au plus fin. Il pose ses coudes sur l'établi et croise les doigts, ses yeux fixent un tableau parfaitement symétrique, il est perdu dans ses pensées. Dehors, il entend un collègue raconter une blague, l'autre rigole, pas Loki, il n'a jamais eu d'humour. Non, en vérité si vous regardez bien un léger sourire s'affiche en coin, un sourire moqueur. Il se dit qu'il est entouré de stupides créatures... Son cerveau connaît la douce folie de l'imagination, mais l'esprit compliqué de Loki conçoit sa propre imagination. Il sait être taquin, moqueur, mais bien souvent lui seul se comprend au détriment des autres. Son humour ne plaît pas toujours, irrite parfois, mais tant que monsieur s'amuse...
Il ne prend jamais en compte que l'homme possède des paradoxes, pour lui tout est soit blanc ou noir, il ne connaît pas les nuances. Après tout, vu le nombre d'aventures qu'il a accumulé ceci est bien compréhensible. Il voue une jalousie démesurée envers les gens bien plus doués ou intelligents que lui, pourtant, il est bien trop fier pour le reconnaître. À cette pensée, Loki se contente de tiquer. Et bientôt la nervosité le gagne, il doit se concentrer et pour préparer une mixture très délicate, en y pensant, il pose sa main droite sur la paillasse. Lentement, ses doigts se mettent à tapoter sur le bois, un rythme endiablé, il commence à trembler et dévore les ongles de sa main gauche, son pied à lui aussi commencer à prendre ce rythme endiablé. L'automate montre alors des signes de faiblesse, il est fatigué, la nuit a été mauvaise et il est irrité. Il essaye de respirer calmement, mais y parvint que péniblement. Il se souvient d'une conversation avec le patient qui lui a commandé cette mixture, ils ont eu une belle engueulade. Ce malpropre a osé lui parlé comme un chien. Oui, Loki l'a en travers de la gorge... Il se met doucement à rire dans son coin et sent la nervosité partir. Oui, il va bien s'occuper de cette mixture... Se sera surement la dernière qu'avalera cet impertinent. Il ne se fera pas humilier à nouveau...

Oui, Loki est rancunier, et même si une dispute ne se d'éclanche pas seule et comme il est à la recherche de perfection. Comment pourrait-il être le coupable ? C'est forcément la faute de cet homme, c'est lui qui a tout déclenché, Loki ne peut pas avoir tort, CE N'EST PAS POSSIBLE ! Soudain, il sursaute, quelqu'un vient de toquer à la porte. Hâtivement, Loki se tranquillise et son tempérament nerveux semble disparaître, il redevient l'automate froid et sans sentiment, il accueille un jeune stagiaire. Le gamin est impressionné, Loki est perspicace et a plusieurs fois montré son intelligence, même si le jeune homme l'agace, il ne dit rien.

Tendu, Loki avec arrogance, salue le jeune homme qui un peu gauche, manque de faire tomber une chaise. Loki sert les dents, parfois, on a eu l'occasion de le voir en colère. Ce n'est pourtant pas les grandes colères que lui connaissent certains membres ; il hausse certes la voix et parle plus rapidement, mais jamais ses collègues ne l'ont vue lever la main sur quelqu'un. Pourtant, tout le monde sait qu'il en est capable, et tout le monde préfère se taire. Si Loki se mettait véritablement en colère, l'Apocalyspe paraîtrait une bénédiction à côté de ça, il peut se montrer d'une rare violence et perdra tout contrôle de lui-même.
Mais mis à part ça, il lui arrive parfois de prendre une attitude paternelle, il protégera toujours quoiqu'il arrive ceux qu'il estime. Il lui arrive aussi d'être fidèle. Et tient le voilà à sortir quelques phrases bien placées pour détendre le jeune homme qui finit par sourire. Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire... Loki parle peu, mais aime manier les mots... Il se souvient à l'époque l'impacte que pouvait avoir ses mots. Ils étaient tous admiratif, parfois pendois, parfois furieux, ou amoureux... Maintenant, il n'est plus un Dieu, mais qu'un pharmacien à son compte... La chute est spectaculaire... Il se demande parfois si la torture n'était pas mieux.
Le brun détourne son regard rempli d'un seul coup de tristesse. Il est sans cesse tiraillé entre ses envies, vécu et ce qu'il est vraiment... Le pouvoir, la manipulation, la moquerie, la tristesse, une certaine fragilité, l'orgueil, beau parleur... Avant il ne se souciait pas de tout ça. Oui, il était l'insouciance incarnée ! Il renifle un coup et tend précipitamment des papiers au jeune homme pour qu'il dégage. Le jeune homme ne se fait pas attendre et sort directement.

Loki est ce qu'il est, avec ses forces et ses faiblesses. Mais croyez le ou pas, il compte bien se faire une véritable place à Pandora et ne pas se laisser marcher sur les pieds. Après tout Loki reste le grand Loki...

Mais au premier abord je suis • Assit à la terrasse d'un café, une grande silhouette lit avec attention le journal, parfaitement droit Loki écoute attentivement ce qui se passe autour de lui. Des yeux verts et sombres parcourent les lignes rapidement, si bien que l'on pourrait croire que ce ne sont que deux petites pierres à l'éclat vide, qui tantôt s'allume d'une petite lueur froide de vie ; lorsque ce regard impassible se lève sur un passant, celui-ci ressent un énorme malaise et presse le pas, sentant ces prunelles incisives le suivre alors que le propriétaire ne bouge pas d'un cheveu.

Le passant finit par sortir de son champ de vision, ses longs cils noirs clignent et il reprend sa lecture, tous ses sens éveillés et prêts à agir si quelqu'un compte perturber le calme de cette matinée douce et fraîche. Un beau serveur quoiqu'un peu rondouillard apporte l'addition au brun, rougissant et bafouillant quelques mots, il ne reçoit pourtant aucun sourire ; les fines lèvres pâles de Loki restent figées, comme le reste de son visage marmoréens, il est aussi expressif qu'une tombe et hausse un sourcil brun lorsque le jeune homme lui donne l'addition, il n'a pas encore pu faire un pas qu'une grande main blanche plonge dans la poche d'une veste de velours noir, de longs doigts fins déposent abruptement quelques pièces. Le serveur ramasse l'argent et s'en va sans qu'il lui adresse la parole, il ne lui a pas non plus laissé de pourboire. Au bout de quelques minutes, ces mêmes mains puissantes plient soigneusement et rapidement le journal, plusieurs fois, l'homme vérifie que son bien ne soit pas froissé, si c'est le cas, il le déplie et le replie jusqu'à ce que ses sourcils se froncent de satisfaction, il finit par se lever.

Du haut de son mètre quatre-vingt, Loki inspecte ses vêtements, passe une main nerveuse sur ses bras pour enlever quelques poussières qui auraient eu le malheur de se déposer sur le tissu, il réajuste le col de sa chemise, et ses longues jambes se mettent à bouger.

Un pas après l'autre, dans un rythme incroyablement régulier, il passe devant un magasin et avant de continuer son chemin, l'homme se regarde quelques secondes. Ses traits restent figés dans la froideur, ses deux yeux perçant comme ceux d'un aigle restent à l'affût du moindre détail : le vent est passé dans ses cheveux bruns et fins qui tombent sur sa nuque, sa bouche se tord d'irritation, il écarte les quelques mèches barrant sa vision, puis enfin, il regarde sa montre. Il est 8 heure et 9 minutes, un grognement sort de sa gorge et il s'en va. Sa démarche a quelque chose de rigide, mais possède son propre charme, quelques personnes lui jettent des coups d'oeil, hagard et furtif, ils n'osent pas examiner trop en détail cette beauté froide, ce brun ténébreux qui arrive toujours très en avance à son travail. D'ailleurs sur le chemin, il rencontre un collègue, ses oreilles l'écoutent, mais son esprit n'est pas là ; parfois, il lui répond d'une voix grave et profonde, une superbe voix de basse qui ne s'élève jamais très haut, et qui pourtant est parfaitement entendue, son nez fin et long (signe d'orgueil dit-on) respire l'odeur de la cigarette. Loki s'arrête et fixe froidement son collègue, les accents de sa voix se font alors plus tranchants, les mots qui sortent de ses lèvres sensuelles ont un ton monocorde, il déteste lorsque le parfum de la cigarette plane dans sa pharmacie. À peine qu'il termine sa phrase, à peine son collègue le voit disparaître derrière le comptoir de la pharmacie. Au moins, Loki aura pris la peine de lui parler, la plupart du temps cet homme ne prend jamais la peine de le regarder.

Fils de Laufey, un géant des glaces, et de Farbauti, Loki tu as été le dieu de la discorde ! Connu dans tout Asgard et sur terre par certains motels. Souviens-toi des grandes choses que tu as accompli... Souviens-toi des grandes choses que tu as accompli... Ton regard émeraude en dit long.

" J'étais un Dieu ! Je suis frère de sang d'Odin ! Je suis source d'inspiration et marquera à jamais le folklore et les humains ! Mai surtout certain Dieu... Ils savent à quel point je peux déclencher des catastrophes"

Au fond de toi, tu sais que tu n'as pas réellement changé. Toi qui t'étais souvent senti différent et mis à l'écart. Oui, tu as su avoir une descendance. Suite à de nombreux mariages et relations extraconjugales et toutes plus extraordinaires les unes que les autres, tu te retrouvas à la fois père et mère de plusieurs enfants monstrueux : Jörmungand, Fenrir, Hel...

" Au cours de ma divine vie, j'ai fait quelques rencontres. J'aime le plaisir comme n'importe quelle divinité. J'aime les humains à ma façon. J'ai une certaine fierté d'avoir pu engendrer. Au fond tout le monde le sait que je n'ai jamais pu me faire à ma famille d'adoption et soi-disant de sang"

Tu es autant impulsif et irresponsable, que malin et rusé. Tu as été la cause de nombreux problèmes, mais les humains n'ont cessés de faire appel à toi. J'aime le plaisir comme n'importe quelle divinité. Ta jalousie et les nombreuses humiliations que tu as subies t'ont poussé à un acte impardonnable. Tu as tué Baldr, fils d'Odin. À ce moment, tu as déclenché des colères bien trop puissantes qui ont causé ta chute.

" J'ai déclenché des colères, mais n'en n'ai-je pas payé le prix ? Vous parlez de colère, mais eux ont déclenché une bien plus grande colère en moi. L'humiliation ! Ils n'ont cessé de m'humilier durant toute ma divine vie ! Parce que j'étais différent ! On m'a souvent dit de ne pas déclencher la colère d'Odin... Mais je pense que la sienne n'a pas d'égale à la mienne. "

Biensûr, tu as été puni. Une longue et douloureuse punition... On te tortura avec du venin de serpent, attaché à un rocher par les boyaux de son propre fils. Un moment qui te traumatisa à vie... Tellement de choses te sont passées à l'esprit. Mais en as-tu tiré des leçons ? Regrettes-tu tout ce que tu as pu faire ? Regrettes-tu d'avoir tué Baldr ou d'avoir mené tant de discorde ?

" Je m'en souviens commesi s'était hier de ce qu'ils m'ont fait subir... De mes muscles tendus et de ce venin qui s'infiltre en moi et qui me torturait au plus profond... On dit que les Dieu sont intouchables, mais c'est faux. Je n'ai jamais autant été éprouvé... Mais Odin a aussi souffert à la disparition de son petit. Je ne pense pas que nous soyons quittes. Vous auriez vu sa tête quand il a appris la nouvelle, son visage s'était effacé. "

Mais heureusement, il y avait ta famille, ta vraie famille. Sans eux, tu ne t'en serais pas sorti, tu ne serais pas là à Pandora. Ils déclenchèrent le Ragnarok, te libérant ainsi de sa torture perpétuelle. Les dieux et les géants s'affrontèrent alors dans une bataille épique. Tu menas jusqu'à la fin cette bataille au côté des Géant. Après ce que tu venais de vivre, pas de pitié. Mais les deux en face de toit n'en n'avaient pas non plus et tu péris de la main de Heimdall. Toi qui voulais tant gagner cette bataille, ce fut encore un échec.

" Je me suis battu jusqu'au bout, et même si j'y ai laissé ma vie, j'ai créé la plus grosse destruction. Ils m'ont sous-estimés mais pourtant j'ai causé leur perte. J'ai tellement ruminé sur mon rocher, attaché par les boyaux de mon propre fils... Odin m'avait reproché de lui avoir hotté l'un des siens, mais il n'a pas fait mieux. Ne jamais provoquer le Dieu de la discorde, qui récolte le vent sème la tempête dit-on."

As-tu l'impression que ta vie a été faite que d'échec et de mépris. Je suis sûr que tu as encore l'impression qu'on ne reconnaît pas ta véritable valeur. N'oublie pas, tu étais le Dieu de la discorde !
N'oublie pas, tu étais le Dieu de la discorde ! Un véritable soulagement toi qui te réveillas à Pandora, respirant, sentant ton cœur battre. Je suis sûr que tu as encore l'impression qu'on ne reconnaît pas ta véritable valeur. Très vite, tu t'es pris en main et te renseigna sur ce monde dont tu n'avais jamais entendu parlé. Tu t'es construit une vie, habitué aux mœurs et morales de ce monde, à la technologie si fascinante. Tu avais encore des pouvoirs et des connaissances qui t'ont permis d'ouvrir une pharmacie qui a bonne réputation. C'est grâce à ça qque t peux vivre.

" Pandora me donne une nouvelle chance... Mais je ne suis plus un Dieu. On dit que je ne suis qu'un mythe. Je suis peut-être différent, mais je sais que j'ai plein d'opportunité à saisir"

Es-tu devenu monsieur tout le monde ? Non, comme dit le vieil adage, il faut se méfier de l'eau qui dort.