Ingénieux, vantard, malin, manipulateur, souriant, dragueur, confiant... Vous cernez à peu près le personnage ?
On pourrait qualifier Eustache de mec détestable qu'on rêverait de voir échouer au moins une fois dans sa vie juste pour voir une fois sa tête avec autre chose que ce sourire coquin. Mais ce n'est pourtant pas un si mauvais bougre que ça, j'vous jure. Malgré les apparences, monsieur ne sort presque jamais les griffes lors d'un conflit, ou du moins pas méchamment, préférant se délecter de l'agacement de son entourage à son égard. Oui oui, il adore te savoir jaloux de lui, quitte à l'inventer. Il faut dire que notre chat a un sacré sens des affaires. Il réussit presque tout ce qu'il entreprend. Après avoir rendu son maître riche, monsieur a jugé normal que ça soit son tour. Nullement dérouté à son arrivée à Pandore, il a dû se faire à un monde plus moderne et inventer quelques stratagèmes pour faire parti des plus riches. Et quel plaisir d'être plus fortuné que le dieu égyptien qui nous sert de voisin. Il détient ainsi le casino Déliquescence qui lui permet de ne pas se soucier du lendemain, qu'il a acquit avec quelques magouilles et qui se poursuivent au sein de l'établissement. Parce que son métier lui plait, et malgré sa nature d'en faire le moins possible, son petit commerce à la limite de l'illégal se doit de tourner correctement et donc d'y consacrer du temps. Ayant grandi dans la pauvreté, il a un rapport spécial avec l'argent dont il jouit et qu'il ne compte pas se faire volé pour ne pas finir en tant qu'arroseur arrosé. Surtout niveau cœur, l'idée qu'on le roule juste pour lui dérober son petit empire.
Le jeune homme n'en demeure pas prude pour autant. Sans gêne, il passerait presque pour un affamé de temps à autre par son insistance. Ne faisant pas de distinction entre riche ou pauvre, création ou auteur... Juste une question d'humeur et d'envie... Sinon en dehors des petits culs, il aime aussi regarder des vidéos de chat, collectionner des paires de botte, faire tomber des objets de son bureau ou le lingot d'or que Miaouss a sur le front.

Physiquement, rien de bien notable par l'originalité de l'énergumène. Eustache a les cheveux noirs charbon, comme l'était son pelage du temps où il se déplaçait sur quatre pattes, tout comme son regard doré. On se dispensera de tout commentaire sur ses cheveux désordonnés qu'il juge semblables à la crête du coq de la basse court. Il n'est pas mécontent de son nouveau physique, il est bien mieux de voir le monde du haut d'un mètre 87. Si il lui plait encore de porter des bottes, s'amusant même à porter des santiags rappelant les cow-boys qui ont bâti les casinos sur les terres indiennes, le félin adopte des styles bien plus classieux. Allant du costard cravate pour le boulot au style ample ou chic pour se dépenser en dehors de ses murs. Il a bien compris que dans son monde comme celui ci, tout était une question de paraître.

Je suis né un beau jour de printemps entre deux bottes de foin. Ma mère avait donné naissance à quatre ravissants chatons dont j'étais l'ainé et le seul mâle. Lorsque j'ouvris pour la première fois les yeux, je découvris que ma maison était un moulin dirigé par un père et ses trois fils, qui abusaient un peu trop de leur unique âne pour pouvoir rapidement vendre leur farine et espéraient manger quelque chose le lendemain. De notre côté, maman nous nourrissait convenablement, nous faisant bien rapidement gagner en force. Lorsque nous fûmes capables de marcher, elle disparut, nous livrant à nous même dans un moulin qui regorgé de souris que nous étions encore incapables d'attraper. Une de mes sœur, affamée, se mit alors à miauler pour réclamer pitance et le meunier découvrit la portée qui avait bien grandie entre ses murs. Vivant dans la pauvreté, son premier réflexe fut de nous mettre dans un sac avec des pierres, pour aller nous jeter à la rivière. Je fus sauvé au dernier moment par le plus jeune des fils qui se plaignait de quelques souris dans le grenier. N'étant pas apte à me multiplier, je fus nourri les deux semaines qui suivirent avant de devenir indépendant par mes talents de chasseur. Et vu le nombre de rongeurs, je devins vite le plus gras de la famille.

Le meunier se faisant vieux, il décida de léguer ses biens à ses trois fils. L'aîné eut le moulin, le second eut l'âne, et le plus jeune un magnifique chat noir au poil luisant. Ce dernier cru cependant que j'étais le seul des trois biens qui ne lui permettrait pas de gagner sa vie. Un peu vexé mais motivé, je demandais à mon nouveau maître une paire de botte pour le sortir de sa misère. Étant désormais botté et donc swag, je le laissais à sa dépression et m'en allais chasser la femelle. Non, j'déconne. Les jours qui suivirent, je chassais du gibier et l'offrais en personne au roi de la part mon incapable de maître que j'affublais d'un sobriquet de Marquis Caramba que le barbu comprit autrement. Je fis ça sur quelques mois, me faisant parfois inviter à rester manger tellement ma présence était agréable. Me trouvant génial, le roi voulu me donner sa fille en épousailles, mais je lui rappelais que je n'étais qu'un chat, aussi beau que je fus. Songeant toutefois à mon puceau de maître, je proposais un jour à ce dernier d'aller se baigner à poil dans la rivière où mes petites sœurs avaient trouvé la mort, jour où je savais que le roi et la princesse se décidaient à quitter leur cage dorée pour tenter d'adopter un bronzage paysan du ghetto. En excellent acteur que je suis, je stoppais les chevaux de leur carrosse pour quémander de l'aide et des vêtements pour mon bizu de maître qui s'était fait avoir par une bande de la téci. Une fois sappé comme un prince et à peu près convaincant sur le statut que je lui avais inventé, je dû prendre de l'avance pour informer aux moissonneurs sur la route que si ils n'affirmaient pas que leurs champs appartenaient au Marquis de Carabas, ils ne pourraient plus tâter mes doux coussinets. Je vous passe comment j'ai réussi à manger un ogre et acquérir le patrimoine qui revenait à mon maître désormais riche et marié à la famille royale. La morale de cette histoire est que le chat est supérieur à l'âne, et bien d'autres animaux. Qu'on ne me demande plus rien pour mes huit prochaines vies...