mental & physique

Tu aurais pu naitre laid et immonde : à l’image de la guerre qui ravageait le monde depuis le premier jour. Avec une mâchoire déformée, un nez bossus et un œil qui se moquait bien de l’autre. Mais le mal est toujours traduit par une beauté et une prestance légèrement trop douce pour que ce soit normal. Tu avais de beaux traits, même si ton visage ferme et les angles de ceux-ci inspirait plus la froideur et le sérieux que la douceur : cependant si les gens détournaient les yeux ce n’était pas parce que tu étais désagréable à regarder, mais plutôt parce que ton regard perçant les déstabilisait. Tu avais de ces yeux qui transpercent, qui sondent l’âme, des yeux qui analysaient et jugeaient. Ils étaient un peu le reflet de ta personnalité, d’une certaine façon tu étais effectivement de ceux qui prenaient en considération chaque détail. Ton sérieux te donnait des allures de poupée de porcelaine, figée sous un masque rigide de calme et de sang-froid. Pourtant, dieu savait que ton sang bouillait plutôt rapidement et que tes traits pouvaient se crisper, se tordre et se déchirer sous l’émotion. Combien de fois tes pommettes s’étaient-elles creusées sous tes sourires satisfaits lors de victoires? Et bien que tu n’aies eu aucune ride et ce malgré ton âge, tes sourcils n’avaient jamais omis de se froncer pour illustrer ton mécontentement. Peut-être que ton attitude d’ordinaire calme et posé ne faisait qu’accroître la somptuosité de chacune de tes expressions faciales? Voir quelque chose de composé s’animer avait quelque chose de délicieux, que ce soit sous la colère ou l’appréciation.

Tu n’étais pas particulièrement grand : tous paraissaient de ta taille et il y avait toujours bien sûr ces exceptions qui te dépassaient de manière effroyable et il y avait aussi ces petites choses fragiles qui t’arrivaient aux épaules. Tu n’étais pas du genre à te vexer de la taille d’autrui, à quoi cela t’aurait-il servi de toute façon, tu préférais choisir des batailles que tu pouvais gagner. Puis, il y avait tes cheveux de feu, ces filaments de cuivre brillants. Tu avais susurré une fois au creux d’une oreille taquine qu’ils avaient déjà été blonds et que le sang de tes ennemis leur avait conféré cette charmante couleur orangée, mais qui aurait pu le confirmer?

histoire

La guerre, c'est un concept qui existe depuis la nuit des temps, qui est née bien avant qu'on ne puisse la mettre en mot, ou même à l'écrit. Cependant, la guerre en tant que cavalier de l'apocalypse ne fut mentionnée qu'une fois rédigée dans le nouveau testament, si bien que la bible fut le berceau de War. Bien évidemment, tous craignaient la guerre bien avant qu'elle ne soit dépeinte sous les traits d'un cavalier amenant enfer et damnation sur terre, tous la connaissaient déjà bien entendu. Si bien que War en lui même ne fut pas l'un des célèbres personnages des histoires qui berçaient le monde, beaucoup plus réservé que d'autres contes et récits rocambolesques, il n'était pas très avare de reconnaissance. La guerre n'avait jamais voulu qu'on plie l'échine devant lui par simple et pure soumission, c'était dans sa nature de vouloir se battre, de vouloir croiser le fer pour gagner quoi que ce fut. Si l'un de ses compagnons - la Conquête - avait été créé pour marcher sur une pile de corps fumants, lui, la guerre, avait été dépeint pour être celui qui amènerait les corps sous ses pieds. Ses trois autres frères d'armes, ses frères de terreur, mais pas ses frères de sang, étaient tous bien distinct les uns des autres. Par contre, dieu lui même savait qu'ils étaient censé apporter à eux quatre l'apocalypse, les ravages et l'avènement du mal. La guerre semait autour de lui la mort et la destruction, les bains de sang et les champs de bataille ravagés étaient des paysages qu'il appréciait particulièrement. Même si la guerre ne se faisait pas qu'à coup d'épée ou de carreaux tirés de loin, War ne pouvait s'empêcher d'apprécier ce sentiment puissant qui faisait bouillir le cœur des hommes dans le feu de l'action. Cependant, la guerre était aussi faite de tactique et même si War était un cavalier muni d'une belle épée d'argent, il fallait savoir qu'il n'était pas pour autant de ceux qui fonçaient simplement dans le tas sans au préalable avoir échafaudé un plan. La guerre se faisait si bien au corps à corps que verbalement ou stratégiquement.

Mais la guerre, War, sous sa forme de cavalier ne restait rien de plus qu'une histoire biblique. Même si son concept était toujours d'actualité - et le resterait toujours - les cavaliers de l'apocalypse n'étaient maintenant plus qu'un vieux récit dans un livre religieux qu'on tendait à laisser de plus en plus de côté. Les fables et les récits magiques étaient beaucoup plus populaires de nos jours de toute façon. War avait pu le constater au cours des dernières années : ses quatorze ans passé à Pandore lui avaient fait constater que les écrits religieux prenaient de moins en moins de place et qu'une foule grandissante d'êtres fantasques faisaient leur apparition. Mais bon, il n'était que la guerre à la retraire, que pouvait-il y faire.